La guerre civile entre César et Pompée éclate en 49 av. J.-C
La guerre civile entre César et Pompée éclate en 49 av. J.-C., marquant l’un des derniers conflits majeurs de la République romaine. Cette confrontation est l’aboutissement d’une longue détérioration des relations entre les deux hommes, autrefois alliés au sein du premier triumvirat avec Crassus. Plusieurs événements ont précipité le conflit :
La mort de Crassus en 53 av. J.-C. et celle de Julia (fille de César et épouse de Pompée) en 54 av. J.-C. ont fragilisé l’alliance entre les deux hommes. Pompée s’est alors rapproché des optimates (faction conservatrice du Sénat) en épousant Cornelia, fille de Metellus Scipion.
La situation s’est envenimée lorsque le Sénat, soutenant Pompée, a ordonné à César de rentrer à Rome et de dissoudre son armée à la fin de son mandat de proconsul en Gaule. César propose alors un compromis : il accepterait de dissoudre son armée si Pompée en faisait autant. Cette proposition est rejetée par le Sénat.
Le point de non-retour est atteint en janvier 49 av. J.-C. :
- Le 1er janvier : le Sénat rejette l’ultimatum de César
- Le 7 janvier : César est déclaré ennemi public
- Le 10 janvier : César franchit le Rubicon avec la XIIIe légion, acte qui marque officiellement le début de la guerre civile
Face à cette situation, Pompée et la majorité du Sénat fuient Rome pour la Grèce en février 49 av. J.-C., laissant l’Italie pratiquement sans défense.
Le siège de Marseille par l’armée de César [3D] –
» Les Nocturnes du Plan de Rome – 06 mai 2015″ de la chaîne CIREVE présente une étude de cas sur le siège de Marseille par César en 49 avant J.-C.
À son arrivée, César apprit que Pompée avait envoyé en Espagne Vibullius Rufus, que peu de jours auparavant on avait pris à Corfinium et relâché par son ordre; qu’en outre, Domitius était parti pour aller se jeter dans Marseille avec sept galères qu’il avait enlevées par force à des particuliers dans l’île d’Igilium et dans le Cosanum, et qu’il avait remplies de ses esclaves, de ses affranchis, et de colons de ses terres; et en outre, que Pompée, à son départ de Rome, avait expédié devant lui, comme députés, dans leur patrie, de jeunes Marseillais de nobles familles, en les exhortant à ne pas oublier ses anciens bienfaits pour les obligations plus récentes qu’ils pouvaient avoir à César. Conformément à ces instructions, les Marseillais avaient fermé leurs portes à César, en appelant à leur secours les Albiques, peuple sauvage qui, de tout temps, leur était dévoué et qui habitait les montagnes au-dessus de Marseille; ils avaient fait entrer dans leur ville tout le blé des contrées et des châteaux du voisinage, avaient établi des fabriques d’armes, et réparaient leurs murailles, leurs portes, leurs navires.
César mande quinze des principaux Marseillais; il les engage à n’être pas les premiers à commencer la guerre, leur remontrant qu’ils doivent plutôt suivre le sentiment de toute l’Italie que de déférer à la volonté d’un seul. Il ajoute à cela tout ce qu’il croit capable de les guérir de leur témérité. Les députés reportent ces paroles à leurs concitoyens, et, par leur ordre, reviennent dire à César: « Que voyant le peuple romain divisé en deux partis, ils ne sont ni assez éclairés, ni assez puissants pour décider laquelle des deux causes est la plus juste; que les chefs de ces partis, Cn. Pompée et C. César, sont l’un et l’autre les patrons de leur ville; que l’un leur a publiquement accordé les terres des Volques Arécomiques et des Helviens; et que l’autre, après avoir soumis les Gaules, a aussi augmenté leur territoire et leurs revenus. En conséquence ils doivent pour des services égaux témoigner une reconnaissance égale, ne servir aucun des deux contre l’autre, ne recevoir ni l’un ni l’autre dans leur ville et dans leurs ports.
Pendant que ces choses se passent, Domitius arrive à Marseille avec ses vaisseaux, et, reçu par les habitants, prend le commandement de la ville. On lui donne aussi la conduite de la guerre. Par son ordre ils expédient leur flotte dans toutes les directions, vont chercher de côté et d’autre les vaisseaux de charge, et les amènent dans le port: ceux qui sont en mauvais état leur fournissent des clous, du bois, des agrès, pour radouber et armer les autres; ils mettent dans les greniers publics tout le blé qu’ils peuvent recueillir, et serrent les autres approvisionnements et tout ce qui peut leur être d’usage en cas de siège. Irrité de cette injure, César vient avec trois légions à Marseille, élève, pour l’attaque de la ville, des tours et des mantelets, fait équiper, à Arles, douze galères. (5) Achevées et armées dans l’espace de trente jours, y compris celui où l’on avait coupé le bois, elles sont amenées à Marseille; César en donne le commandement à D. Brutus, et laisse C Trébonius, son lieutenant, pour conduire le siège.